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Alimentation Environnement Société

Au nom de la terre

25 septembre 2019

 

Aujourd’hui sort sur nos écrans le premier film du réalisateur Édouard Bergeon, Au nom de la terre. Film poignant, déchirant, directement inspiré de la vie du réalisateur qui a vu son père agriculteur sombrer et ne trouver d’autre solution face aux créanciers que le suicide. L’histoire du père d’Édouard, c’est celle de milliers d’autres. Elle est celle d’un agriculteur chaque jour en France. Elle nous fait mal, tous autant que nous sommes…

Cette sortie nationale coïncide avec la mobilisation des agriculteurs cette semaine par réaction à la proposition du gouvernement d’instaurer des zones non traitées aux abords des lieux d’habitation.

Les agriculteurs disent, par cette mobilisation, plus que leur ras-le-bol par rapport à leur adaptation permanente aux nouvelles normes. Ils connaissent bien- et mieux que personne- les risques liés à l’utilisation des pesticides et savent la nécessité qu’il y a à trouver avec les chercheurs des alternatives crédibles et effectives pour sortir de l’ère « chimie à tout crin » pourvu qu’ils puissent continuer à vivre de leur exploitation…

Mais, par leur mobilisation, ils disent aussi leur lassitude d’être stigmatisés, montrés du doigt, parfois même pris pour cibles sur le lieu même de leur exploitation. On l’a vu dans l’Orne récemment. Pourtant leur métier n’a pas beaucoup changé malgré les progrès techniques, en ce qu’il repose toujours sur un travail de chaque instant, un investissement humain et familial sans relâche, dans leurs champs, auprès de leurs bêtes…

Nous avons besoin de restaurer au plus vite le dialogue entre les agriculteurs et les Français car la transition écologique, la restauration de notre espace vital ne se fera pas sans eux mais d’abord avec eux. Et avec les consommateurs, les industriels et les distributeurs qui ne peuvent plus rester sourds…

 

Le film d’Édouard Bergeon rappelle l’urgence d’un changement de modèle…