Expression libre

Communiqué

17 mars 2023

Les hurlements à l’Assemblée pour faire taire un premier ministre n’ont pas leur place. La Marseillaise chantée à l’unisson par deux partis d’extrême-droite et d’extrême-gauche est l’image la plus saisissante de la fragilité actuelle de la démocratie française.

Les pancartes brandies par certains – contraires au règlement de l’institution – manifestent une contestation de l’autorité publique, mal qui se diffuse partout dans notre société, depuis l’école jusqu’à la voie publique.

Quand un parti a pour principe de vouloir changer les règles de la République, on n’est guère surpris.

On peut cependant en être choqué, conscient de l’extrême difficulté à gouverner dans ce chaos ambiant.

Nos institutions restent heureusement solides et faites pour résister.

Si le 49-3 est loin d’être la solution idéale – le gouvernement n’a eu de cesse de répéter qu’il n’en voulait pas – puisque nécessairement perçu et brandi par les opposants comme anti-démocratique, il est pourtant un alinéa, inscrit dans la Constitution et fait précisément pour les situations de « majorité relative », quand un gouvernement n’a pas de majorité pour faire passer un projet de loi qu’il estime « nécessaire ».

Le gouvernement engage sa responsabilité par le 49-3. Le dépôt d’une motion de censure avec le vote qui l’accompagne tranche le débat.

Les députés qui sont opposés à la loi la rejetteront par ce vote. Ce sont-là nos institutions… Et c’est-là notre démocratie.

J’entends les Français qui ne veulent pas de ce texte de loi, qui ciblent pour cela le gouvernement, les députés. Les uns parfois par des actions violentes qui ne peuvent avoir leur place dans notre démocratie. D’autres le font avec calme et dans un débat où l’argumentation tient sa première place. C’est bien normal, cela…

Échangeons, débattons, argument contre argument, conviction contre conviction. Accordons-nous le droit de ne pas être d’accord. Sur un sujet tel que celui des retraites, base de notre protection sociale, c’est bien normal qu’il puisse y avoir des désaccords, des incompréhensions, du débat…

Mais restons respectueux les uns des autres, respectueux de nos institutions et des élus qui s’engagent pour l’intérêt général, quoi qu’on en dise.

Ce que j’ai vu hier dans l’hémicycle m’inquiète profondément.

Je n’aurai de cesse de continuer d’œuvrer, comme élue de la nation, pour que notre pays soit plus uni, solidaire… Que les difficultés de l’époque n’altèrent pas la cohésion sociale indispensable à notre nation. Quels que soient les textes en débat au sein de nos institutions…